Extrait
« Je ne pense plus à lui, tout cela ne me touche plus », m’expliqua-t-elle. Mais, l’espace d’un instant, tandis qu’elle prononçait ces paroles, ses yeux se remplirent de larmes.
J’aurais pu ne pas le remarquer. Mais le fait de comprendre par empathie que les larmes de mon amie trahissaient sa tristesse en dépit de ses propos rassurants demandait autant d’intelligence que la lecture d’une longue page d’explications. L’un relève de l’esprit émotionnel, l’autre, de l’esprit rationnel. En un sens très réel, nous possédons deux esprits : l’un pense, l’autre ressent.
L’interaction de ces outils de connaissance fondamentalement différents donne naissance à notre vie intérieure. Le premier, l’esprit rationnel, est le mode de compréhension dont nous sommes en général plus conscients : pondéré, réfléchi, faisant sentir sa présence. Mais il existe un autre système de connaissance, impulsif, puissant, parfois illogique : l’esprit émotionnel. (On trouvera une description plus complète de ses caractéristiques dans l’appendice B.)
La dichotomie émotionnel/rationnel correspond en gros à la distinction entre le « cœur » et la « tête ». Quand on sent « au fond de son cœur » qu’une chose est vraie, elle relève d’un degré de conviction différent, dont nous sommes en général plus conscients : pondéré, réfléchi, faisant sentir sa présence. Mais il existe un autre système de connaissance, impulsif, puissant, parfois illogique : l’esprit émotionnel. »